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Kidnapping –
Interview de Dominique Caillat
par Timothy Rearden (Octobre 2004)

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Dominique Caillat, pour préparer votre pièce « Kidnapping » vous avez séjourné plusieurs mois en Israël et dans les territoires palestiniens, interviewant quotidiennement des personnes de part et d'autre de la Ligne Verte: qu'est-ce qui vous a avant tout frappée?

D'abord, que cette histoire a de très nombreuses couches qu'il faut s'efforcer de dévoiler simultanément, même si cela abouti à des contradictions. Ensuite, que l'opinion publique en Israël et en Palestine est très émotive et volatile, ce qui est compréhensible dans une situation de conflit permanente. C'est la raison pour laquelle tant de gens pensent à l'aide de stéréotypes qui leur permettent de se sentir maîtres d'un environnement chaotique, d'ignorer les faits déplaisants et de justifier l'injustifiable. Il y a des stéréotypes à propos de tout : les attentats-suicides, l'occupation, les victimes, la corruption, l'armée, la démocratie, le mur, etc. – qui sont utilisés par les démagogues des deux camps, comme s'il s'agissait de concepts unidimensionnels, pour rallier les suffrages de leurs disciples et les convaincre que « nous avons raison et qu’ils ont tort ».

Je ne crois pas qu'une solution soit possible tant que les gens s'accrocheront à ce besoin existentiel de prouver leur bon droit et se sentiront autorisés à utiliser tous les moyens, y compris la violence, pour prouver celui-ci politiquement et sur le terrain. Peu importe qui a raison: il faudra de toutes façons faire un compromis, parce que c'est dans l'intérêt de tous et parce que personne ne pourra gagner cette guerre et s'en approprier tout le butin.

Voulez-vous dire que les deux parties ont tort ?

Au contraire, elles ont toutes les deux raisons – dans une certaine mesure. C'est une situation historique exceptionnelle : deux peuples ont des droits légitimes sur le même territoire. C'est un vrai conflit : il concerne le droit à la terre, en l'occurrence la seule terre disponible, il n'y a pas d'alternative, ni pour les juifs, ni pour les palestiniens. C'est pourquoi le problème est si difficile à résoudre. Rien à voir avec la quête de pouvoir de dictateurs sanguinaires, de businessmen cupides ou de puissances coloniales. Non, cela concerne le droit et le besoin des peuples à disposer d'un territoire où ils ont la possibilité de vivre conformément à leur culture et à leurs traditions, s'ils le souhaitent.

Comment avez-vous transposé cela dans votre pièce ?

« Kidnapping » est une pièce documentaire: une histoire fictive qui tente d'informer le public et de le rendre plus sensible aux enjeux – éveiller sa sympathie, l'inciter à penser au-delà des grands titres des journaux et des images fabriquées de la télévision. La pièce s'inspire directement des dizaines d'interviews que j'ai menées durant des mois de recherches sur place, voyageant d'un territoire à l'autre, écoutant tout le monde, changeant continuellement de point de vue. Cela n'a pas toujours été facile. J'ai souvent eu envie de me faire plus militante : adopter une position nette, prendre parti, reprendre à mon compte les clichés habituels – m'asseoir un soir sur un canapé confortable et dire quelque chose de satisfaisant comme: « Nom d'un chien! L'occupation, c'est vraiment abominable ! »

Bien sûr que l'occupation est odieuse. Quiconque a passé quelques heures à un checkpoint ou voyagé même brièvement dans les territoires vous le dira. Toutes les occupations – la soumission d'une population civile par une armée étrangère – sont par définition désastreuses. Mais qu'y a-t-il au-delà de cette vérité de La Palisse ? Je vais vous le dire : je me réveille un matin et me rends à Jérusalem au volant de ma Hunday. Alors que je m'approche du centre, où j'ai rendez-vous, un bus explose à Gazza Street, une rue que j'utilise régulièrement et que j'aurais presque certainement empruntée aujourd'hui aussi. 12 morts, un tas de blessés aux membres déchiquetés, nombre d'entre eux des enfants en route vers l'école. Corps réduits à des bribes de chair sanglante que des volontaires hassidiques récoltent soigneusement pour les répartir dans des sacs en plastique afin de reconstituer au moins en partie chaque cadavre, lequel doit être enseveli, aussi complet que possible, dans les 24 heures. Plus tard : je me trouve sur les lieux de l'attentat, environs trois heures après l'explosion. Tout est parfaitement nettoyé, aucun signe de perturbation, le souvenir en a été effacé (dans ce pays qui a pourtant le culte exacerbé de la mémoire) et même, à peine croyable : la rue, rouverte au trafic, offre le spectacle cacophonique habituel de bus bondés et d'automobilistes furieux qui klaxonnent sans interruption. J'avise une dame et lui demande des renseignements. C'est une américaine qui habite une des colonies d'Hébron, réputées pour leur violence raciste. Elle agite une Bible en l'air et m'annonce que Dieu a donné la Palestine aux juifs et que tous les arabes sont, génétiquement parlant, des assassins. Je lui demande alors ce qu'elle pense de Baruch Goldstein (un colon fanatique d'Hébron qui a abattu à la mitraillette 29 palestiniens venus prier sur la tombe d'Abraham en 1994). Elle sourit chaleureusement : « j'ai bien connu Baruch et j'en suis fière. C'était un homme merveilleux, affable, il était docteur, savez-vous » ? C'est un homme qui aimait et respectait la vie. Il a sauvé tant de vies par son geste » : tous ces arabes nous auraient tués un jour. On peut dire que c'était de la légitime défense. Oh, vous auriez sûrement aimé cet homme, madame ! » Ensuite : je me rends à Beit Shanina dans la West Bank, entre Jérusalem et Ramallah, pour y rencontrer un palestinien soi-disant pacifiste qui a étudié et travaillé pendant plus de dix ans en DDR. Après quelques verres d'Arak, il s'échauffe et montre ses couleurs, dénonçant le « mensonge de l'holocauste » (« d'accord, il y a eu quelques centaines de milliers de morts dans les camps, mais c'étaient des communistes, et ils ont été passés par les armes, pas gazés – certains étaient juifs, peut-être »), niant le droit d'Israël à l'existence et fulminant contre la « conspiration juive internationale qui tient toute la planète entre ses griffes », m'assure-t-il. Je pars en claquant la porte et vais me consoler chez de bons amis à Tel Aviv, un merveilleux couple d'Israéliens retraités, tous deux radicalement opposés à l'occupation et qui font partie de mes mentors. L'épouse est membre de Machsom Watch, une organisation féminine humanitaire qui observe les checkpoints. En fin de soirée, son mari me raconte qu'il a été autrefois membre de l'Irgoun, une organisation juive paramilitaire (d'aucun disent : terroriste) responsable notamment de l'attentat contre l'Hôtel King David en 1946 (91 morts) quoiqu'il n'ait pas pris part à cette attaque précise, dans laquelle le père de sa femme a été tué !

Rien n'a de sens; les images sont distordues, comme dans un miroir brisé.

Cela paraît compliqué…

C'est compliqué ! Pour répondre à votre question de tout à l'heure, j'ai essayé d'associer à chaque histoire d'un camp, une histoire du camp opposé.

 Est-ce une démarche pacifiste ?

Je n'aime pas beaucoup ce terme, dont on a abusé. D'ailleurs mon travail n'est pas de faire la paix mais de rendre les gens plus sensibles et lucides. Or la paix n'est pas la conséquence logique ou nécessaire d'un conflit. Elle ne survient pas « comme ça », parce que ce serait dans la nature des choses : elle résulte d'un acte de la volonté et non pas du destin ou d’un quelconque espoir. C'est une décision radicale prise par des hommes ou des femmes déterminés et souvent courageux (comme Sadate) à moins d'être imposée du bas par des peuples éreintés par la guerre, dont ils sont les premières et ultimes victimes. Au Moyen-Orient, je crois effectivement que la paix viendra d'en bas – les électeurs cesseront un jour d'élire des guerriers à leur tête et donneront le pouvoir aux négociateurs. Une paix imposée par les gouvernements est peu probable en ce moment car les systèmes politiques sont des deux côtés extrêmement corrompus.

L'histoire joue un rôle important dans votre pièce. N'aurait-il pas mieux valu se concentrer sur le présent ?

Et ignorer le fait qu'au Moyen-Orient, l'histoire est inséparable du présent ? Elle est une référence constante dans les discours, les débats, les articles de presse, les conversations privées. Si vous voulez prendre part à la vie sociale, vous devez connaître les détails et comprendre le sens des évènements passés. D'abord, vous devez tout savoir sur les guerres car elles sont empreintes dans la psychologie nationale des deux peuples de façon contradictoire : 1948 (indépendance vs. « Naqba »/ « catastrophe ») ; 1956 : Affaire de Suez (politique des superpuissances vs. agression tripartite) ; 1967 : Guerre des 6 Jours (grande victoire, retour à Jérusalem et dans les terres bibliques vs. défaite humiliante et début de l'occupation) ; 1973 : Guerre du Kippour (désastre évité de justesse vs. défaite considérée comme victoire) ; 1982-2000 : Guerre du Liban (retrait israélien considéré par les deux adversaires comme une victoire) ; 1991 : Guerre du Golfe (des missiles iraquiens tombent sur Tel Aviv vs. les palestiniens, qui soutiennent Saddam, jubilent). A quoi il faut ajouter les révoltes palestiniennes : la première intifada en 1987 (enfants lanceurs de pierres); puis la seconde, armée, en 2000 (attentats-suicides) ; 2002 : échec définitif des accords d'Oslo (l'armée israélienne reprend le contrôle de tous les territoires, début de l'occupation brutale). Il y a des dizaines d'autres dates fatidiques, cela remonte jusqu'à la destruction du Deuxième Temple dont on m'a, je vous assure, régulièrement parlé pour expliquer Dieu sait quel aspect de la politique israélienne… Quant aux palestiniens, ils indiquent comme domicile des villages qui ont disparu de la carte il y a plus de cinquante ans. Certains portent sur eux la clé de maisons détruites depuis des décennies pour faire place à des autoroutes ou des villes israéliennes. Si ce n'était pas si tragique et absurde, ce serait poétique.

Le passé est la clé du présent. J'y ai donc consacré la moitié de ma pièce.

Qu'est venue chercher Anna, le personnage allemand, dans cette galère ? L'Allemagne a-t-elle un rôle à jouer dans cette région ?

Les avis divergent naturellement, mais pour les besoins de « Kidnapping », ce qui importe, ce n'est pas de savoir qui a le droit de dire ou faire quelque chose, mais qui se sent concerné. Il est évident que les allemands, du fait de leur histoire, sont archi-sensibles aux affaires juives et notamment israéliennes, qui touchent pour ainsi dire à leur identité et qui sont une pierre angulaire de leur politique. En outre, « Kidnapping » étant destinée à un public allemand, il était important, je crois, d'inclure un personnage allemand auquel il pourrait s'identifier. Et enfin, étant moi-même européenne, j'aurais trouvé prétentieux d'écrire directement sur le conflit – je ne peux en effet transmettre qu'une perspective d'outsider. C'est le rôle d'Anna dans la pièce.

Comment pouvez-vous comprendre la perspective allemande, vous qui ne êtes pas allemande ?

Vous savez, j'habite ce pays depuis bientôt 15 ans – cela laisse des traces ! Contre toute attente, je dirais même que je me suis passablement « germanisée » avec le temps.

C'est vrai, ma perspective allemande n'est pas innée mais acquise. Je suis suissesse, de langue maternelle française, née aux USA. Mon père, qui était jeune diplomate à Berlin en '42-'44, a été expulsé d'Allemagne par les Nazis après avoir fait échouer l'arrestation de deux juifs et d'un américain. Donc je n'ai pas du tout grandi dans une atmosphère de culpabilité avouée ou cachée, comme tant d'allemands. J'ai donc effectivement un point de vue tout différent. Ainsi, mon intérêt pour Israël n'est pas né d'un quelconque sentiment de culpabilité mais de mon admiration enfantine pour un peuple qui symbolisait tout ce que représentait alors pour moi le mot magique de « résistance » – David victorieux de Goliath, pour les siècles des siècles. Et puis Israël était un pays familier, le pays de la Bible. Se rendre en Israël, c'est aller dans un autre chez soi dont on connaît les lieux, les héros, les légendes et l'histoire. Et enfin, à l'époque où les jeunes cœurs battaient pour une gauche romantique et idéaliste, Israël brillait par son expérience apparemment réussie de « socialisme à visage humain » réalisé dans les kibboutzim. Israël, c'était la matérialisation de mes rêves d'adolescente.

Quoiqu'il en soit, pour moi, l'holocauste a depuis longtemps cessé d'être un problème purement allemand pour devenir, de plus en plus, un phénomène européen. Car en ce qui concerne la persécution des juifs, la responsabilité est partagée : d'aucuns les ont massacrés, les autres leur ont fermé leurs frontières au nez, alors que tous les gouvernements étaient au courant de la solution finale. Je ne peux ignorer le fait que ces exactions ont été commises en pleine civilisation chrétienne, qui avait soi-disant inventé le rationalisme et les Droits de l'Homme. Ainsi, je ne me sens pas moins responsable vis-à-vis du passé qu'une jeune allemande née après la guerre. Et je dois confronter, comme elle, ces horribles évènements : que s'est-il passé ? Pourquoi ? Comment empêcher que cela ne recommence jamais ? L'holocauste, comme d'ailleurs tous les aspects de la dictature nazie, touchent au cœur de l'identité européenne, qui a été bâtie sur les ruines de la seconde guerre selon le principe du « plus jamais ».

Revenons en au conflit et à la pièce. « Kidnapping » offre t'il une solution ?

Non, je le répète, ce ne peut être le but de cette pièce ni d'aucune autre d'ailleurs. Le conflit du Moyen-Orient est un sujet approprié pour la scène parce qu'il met en jeu des émotions, des traumatismes, des conflits et des questions brûlantes qui nous concernent tous. Mon propos, si vous voulez, est de montrer que les israéliens et les palestiniens sont des gens normaux, auxquels nous pouvons nous identifier, en proie à des circonstances extraordinaires qui les transforment parfois et les déchirent toujours. A notre époque où terrorisme, fondamentalisme, aventurisme militaire et violations des droits civils sont devenus pain quotidien, il est utile de se pencher sur une région qui est le microcosme concentré de ce qui se passe ailleurs à plus grande échelle. Nous avons beaucoup à apprendre du Moyen-Orient, qui nous donnera peut-être quelques leçons de comportement sur ce qu'il faut faire et surtout ne pas faire lorsqu'on est confronté à ces problèmes : lutte des cultures, sentiments d'insécurité, d'humiliation, d'oppression, fanatisme religieux, terrorisme, militarisme, nationalisme, identité culturelle, esprit de revanche, etc. Il n'est pas question de sermonner ni de juger, mais simplement d'écouter et d'ouvrir les yeux.

« Kidnapping » ne se termine donc pas dans la joie de la réconciliation et de la paix accomplies. La pièce n'est cependant pas dépourvue d'optimisme, notamment dans la dernière scène où les protagonistes cessent de s'accuser les uns les autres pour s'adonner à l'autocritique. Certes, ils s'embourbent un peu dans leurs soliloques, toujours incapables de communiquer, mais c'est tout de même un pas dans la bonne direction : il faudra bien cesser un jour de rendre l'adversaire responsable de tous ses maux et juger ses propres actes.

Quant à la solution, tout le monde la connaît : retrait des territoires occupés, deux états souverains et indépendants, compromis sur Jérusalem (partage, division ou internationalisation) et renonciation à tout droit significatif de retour des réfugiés en Israël. Ce sont les principes qui concrétisés notamment dans les négociations de Camp David et les accords de Taba (2000), l'initiative « People's Voice » (2002) et l'accord de Genève (2003).
Les principes sont acquis. Quand seront-ils appliqués ? Mystère. En attendant, la parole est aux armes.

Qu'en est-il du mouvement en faveur d'un état binational ?

C'est la solution avancée par les palestiniens qui espèrent avaler démographiquement Israël. Cela signifie la disparition de l'Etat Juif proprement dit.

Il est vrai que certains israéliens soutiennent cette idée, sous prétexte qu'on ne saurait diviser efficacement une terre si minuscule, où deux peuples cohabitent depuis si longtemps. Si l'on prend le chemin de la paix, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et créer un état binational vraiment démocratique ? Je respecte bien sûr cette idée, qui repose sur une conception éminemment pluraliste et tolérante de la société. Mais je pense qu'il s'agit d'une utopie futuriste qui ne tient pas compte de la réalité sur le terrain.

Un état binational présupposerait une réconciliation des parties. Or celle-ci est improbable pour l'instant : trop de sang a coulé; il y a trop de haine et de défiance, une trop grande ignorance de l'Autre. Jusqu'en 2000, les palestiniens pouvaient en principe passer la frontière et nombre d'entre eux travaillaient en Israël. Ils rencontraient des israéliens, dont certains devenaient leurs amis. Depuis 2000 la frontière est hermétiquement fermée. La séparation a été concrétisée par l'érection d'une barrière entre les deux territoires (construite, et c'est là le problème, non pas sur la frontière, mais bien à l'intérieur des terres palestiniennes). Les seuls israéliens que les palestiniens rencontrent de nos jours sont des soldats armés jusqu'aux dents qui les humilient aux checkpoints, détruisent leurs maisons, mettent en prison leurs pères et frères, attaquent leurs villes avec des tanks et des hélicoptères et tuent chaque année, soi-disant sans le faire exprès, des centaines de civils, dont au moins un tiers d'enfants. Tout cela pour contrecarrer, nous dit-on, le terrorisme mais aussi, et peut-être surtout, pour protéger les colons, seuls autres israéliens circulant en Palestine, qui sont tout sauf des civils : ils font partie d'un plan politico-militaire de conquête de la terre palestinienne et sont armés par les soins de l'armée, leur garde du corps officiel. (Par contraste, un palestinien armé passe automatiquement pour militant sinon terroriste et peut être arrêté, voire tué sur le champ, au nom d'une « légitime défense » interprétée très largement par la justice israélienne.)

C'est une erreur de croire que la réconciliation doit précéder la paix. Au contraire, on fait d'abord une paix « froide » qui n'a rien de sentimental et qui permet simplement aux citoyens de mener une vie à peu près normale, en relative sécurité. Seul le temps permet aux anciens ennemis de s'habituer les uns aux autres et de construire des ponts entre leurs sociétés. La paix en Europe n'a pas été fondée sur l'amour, mais sur la reconstruction économique et les droits civils. Même après 60 ans de relations économiques et politiques couronnées de succès, l'Allemagne n'a pas encore tout à fait gagné les cœurs de ses voisins. Ces choses là changent lentement. Le temps que naissent de nouvelles générations et que meurent les acteurs du drame. Sur le plan national, on a besoin de liberté et de sécurité, pas d'amour. L'amour est une affaire privée.

Dans un état binational, deux peuples à la culture et aux valeurs différentes (et souvent incompatibles) seraient forcé de vivre ensemble. L'une d'elle en viendrait forcément à dominer l'autre et imposer son style. Laquelle ? Les palestiniens, qui seront bientôt une majorité? Ou les israéliens, qui sont plus forts, plus modernes et plus riches ? Je parierais sur ces derniers. Mais alors, les arabes, humiliés et dominés à nouveau, ne se révolteraient-ils pas? Violence et guerre. Renaissance d'un cauchemar.

 

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